Quels moulins subsistent aujourd’hui ? Petit inventaire d’Isigny-le-Buat
Quelques moulins se visitent encore, ou du moins laissent percevoir leur silhouette dans le paysage. On en compte au moins cinq aux abords immédiats d’Isigny-le-Buat et dans ses hameaux, dont voici les principales caractéristiques.
Le Moulin de la Roche
Situé sur la route de Saint-Hilaire-du-Harcouët, au bord de la Sélune, le Moulin de la Roche est le mieux conservé et l’un des plus visibles depuis la voie verte des bords de Sélune.
Datation : cité dès le XVe siècle, restauré au XVIIIe et XIXe siècles.
État aujourd’hui : privé mais observable depuis le chemin de randonnée. Le bâtiment, à toit d’ardoise et murs de granit, abrite encore une partie de ses anciennes roues en bois et fer, vestiges de l’activité de meunerie.
Particularité : Pendant la crue historique de la Sélune en 1925, l’eau a failli emporter l’édifice (source : Archives de la Manche).
Le Moulin de la Chaussée
Ce moulin, proche du hameau de La Chaussée, borde un petit bras secondaire de la Sélune.
Datation : attesté en 1513 dans les archives paroissiales.
État aujourd'hui : le bâtiment principal est aujourd’hui transformé en résidence privée, mais les anciennes pierres offertes à la vue rappellent la présence du site mouleur.
À voir : le bief, toujours visible, dessine une jolie boucle dans le paysage bocager.
Le Moulin du Pont Rouge
Juste en aval du bourg, en direction du camping, Le Pont Rouge signale la présence d’un ancien moulin en ruine.
Spécificités :
- L’infrastructure hydraulique (canal d’amenée, chaussée) reste remarquablement lisible.
- Dernière mouture active recensée : 1927.
Aujourd’hui, ces ruines accueillent quantité d’oiseaux nicheurs, preuve qu’un moulin a mille vies, même après la fin de son activité.
Le Moulin des Brousses
Implanté à l’écart, près de la forêt de la Lande Pourrie, ce petit moulin de rivière n’a jamais connu d’activité industrielle intense mais a longtemps appartenu à une famille de meuniers locaux.
À savoir :
- Utilisé jusqu’aux années 1940, principalement pour l’orge et le blé noir.
- Propriété privée, masquée par le feuillage en été, mais accessible visuellement en période hivernale via la route des Brousses.
Le Moulin de Tresse
Situé dans un vallon encaissé, ce petit moulin disparaît peu à peu, habillé de mousse et de lierre, mais reste l’un des mieux documentés.
Chiffres marquants :
- Production estimée à 14 tonnes de farine/an en 1820.
- Abandonné vers 1955, devenu abri pour les outardes en migration (source : Cahiers du Patrimoine de la Commune).